Gym Tonic: "On veut tous la Ligue des champions" affirme Melvin Bard

Melvin, qu’est ce qui a manqué contre Rennes (défaite 2-0)?
Un peu d’efficacité, je pense. On a eu pas mal d’occasions en début de rencontre, et au final, on se fait punir sur une action bête.ça nous a un peu fait mal de prendre ce but-là. Pourtant, on avait l’envie de bien faire, on connaissait les enjeux. On a un peu moins bien maîtrisé notre jeu, mais tous les joueurs se sont donnés à fond, je pense que c’est important quand même de le souligner. Dans notre malheur, on a un peu de chance parce que les équipes derrière nous ont perdu aussi.Maintenant, il reste un match à la maison, il faut le gagner.
Est-ce une question de fébrilité mentale?Parce qu’on a déjà vu le Gym rater des virages importants cette saison...
C’est difficile à expliquer. On a manqué des matchs au cours de la saison qu’on aurait dû gagner, c’est vrai. On est une équipe jeune, qui apprend, même si on a des anciens avec de l’expérience, comme Dante. On a tous envie d’aller en Ligue des champions. Je ne pense pas qu’on soit crispés ou qu’on ait peur. On n’a pas su faire ce qu’il fallait, mais nos concurrents directs non plus.
Les joueurs offensifs sont en panne d’efficacité. Comment vivent-ils cette période difficile?
Ils ne sont pas inquiets.Après c’est sûr que pour un attaquant, c’est frustrant de ne pas marquer. Ils travaillent beaucoup à l’entraînement, font de bonnes choses.Ils restent après les séances pour bosser devant le but. Un creux dans une saison, ça arrive. Mais ils ne lâchent pas, bien au contraire.J’espère que ça sera payant sur ce dernier match.
Contre Brest, c’est victoire ou rien?
On n’a pas trop le choix. Il n’y a pas de calcul à faire. Ni de pression à se mettre non plus. Sinon, c’est là qu’on va faire un peu n’importe quoi. Il faut y aller sereinement et tout donner pour gagner ce match.
Si Nice finit 4e, vous aurez moins de vacances cet été avec le tour préliminaire et le barrage à disputer...
Les vacances, c’est toujours bien. Mais je pourrais en sacrifier une partie si c’est pour aller jouer en Ligue des champions (sourire). C’est sûr que ce n’est pas le parcours le plus facile, mais ça peut aussi devenir le parcours le plus beau au final. Comme Lille l’a fait, avec une aventure incroyable. On espère vivre la même… Déjà, il faut gagner contre Brest. On va tout donner pour avoir cette Ligue des champions, c’est l’objectif.
À aucun moment, vous n’allez essayer de savoir ce que font Lille et Strasbourg? À la mi-temps par exemple?
Non, je ne pense pas que ce soit le style du coach. De toute façon, ils peuvent perdre à la mi-temps et gagner à la fin. Non, on regardera les scores à la fin du match. On se concentre sur nous et c’est déjà bien.
On s’approche du guichet fermé à l’Allianz. Il y a eu un appel de la Populaire Sud, avec des stickers un peu partout…
Je les ai vus hier (mercredi) en mettant le plein d’essence. J’étais content, ça motive pour faire un grand match. On a besoin de nos supporters.
Ces dernières années, Nice a plusieurs fois manqué le coche de la qualif’ en C1. On y repense pour que l’histoire ne se répète pas?
C’est vrai qu’on a raté quelques occasions de pouvoir participer à cette magnifique compétition. On va tout faire pour essayer d’aller la chercher cette fois.
Statistique plus positive, le Gym est aussi un club qui n’a pas connu de défaite sur la dernière journée depuis 2018…
(Sourire) Et ça continuera!
"Être régulier, c’est ce qu’il y a de plus dur"
Terminer meilleur Niçois aux notes de Nice-Matin, qu’est-ce que cela vous inspire?
Ça fait toujours plaisir. Ça veut dire que tu as fait des bonnes choses et que plein de monde l’a vu. J’avais à cœur d’enchaîner avec la saison dernière qui était plutôt bonne et d’essayer d’être le plus régulier possible. C’est pour moi ce qu’il y a de plus dur dans le foot. J’essaie de mettre toutes les chances de mon côté, de travailler à la maison, à l’entraînement.ça marche, il faut continuer comme ça.
Un bémol? Mes deux expulsions en un mois
Un petit bémol quand même?
Mes expulsions à un mois d’intervalle [contre Le Havre et Auxerre, NDLR]. Ce sont les deux points noirs de ma saison. C’est pour ça que j’avais à cœur de tout donner à mon retour face à Strasbourg, pour pouvoir un peu gommer mon erreur.
Vous êtes désormais un cadre. Mais votre première saison à Nice n’avait pas été facile…
C’était la première vraie saison complète dans ma carrière.Il y a eu des bonnes choses, mais aussi beaucoup de moins bonnes. Il fallait travailler, ne pas lâcher, même s’il y a eu quelques critiques. C’est comme ça, c’est le foot.
Et même en ce début de saison, vos premières prestations étaient un peu neutres dans ce rôle de piston...
C’est sûr. Tu découvres un nouveau coach, qui joue différemment de ce que tu as pu faire depuis trois ans.D’une défense à quatre, tu passes à cinq, et en tant que piston, il faut que tu apportes offensivement là où tu sais que c’est un peu ton point faible. Donc, il fallait encore élever un peu le niveau. En tout cas, j’essaie de le faire au maximum.
Ali Abdi a commencé très fort, lui. Comment l’avez-vous vécu?
Je l’ai vécu tranquillement.Franchement! Ça m’a boosté pour devoir faire encore mieux. Ali avait fait un très bon début de saison, il était en feu. Je me suis dit tant mieux pour l’équipe. Maintenant, c’est à toi de montrer que tu peux faire la même chose et que tu es meilleur pour pouvoir jouer le plus de matchs possible.
Avez-vous été surpris d’être aussi performant au poste de central?
Non, parce que j’avais déjà joué à ce poste-là, à Lyon, en réserve.
C’est une position que j’apprécie parce qu’elle colle à mes qualités défensives. J’arrive à bien lire les trajectoires. C’est un peu plus facile car tu cours un peu moins que le piston, mais il faut savoir anticiper, bien couvrir. En tout début de saison, on en avait parlé en entretien avec le coach et je lui avais dit que je connaissais bien le poste et que s’il avait besoin, j’étais là.
À Nice comme à Lyon, votre club formateur, on ne vous a jamais rien offert.
C’est ça que j’aime bien. Si vous voulez ramener quelqu’un, ramenez-le, tant mieux. Ça me galvanise, ça me fera progresser parce qu’il faut de la concurrence. Si on ne croit pas en moi, ce n’est pas grave, moi je crois en moi et je sais ce que je vaux. J’ai à cœur de montrer qu’il faut avoir confiance en moi.
Avez-vous conscience que c’est une rareté d’avoir cette force mentale?
Je ne sais pas si j’ai plus de force que d’autres. Mais c’est vrai que j’ai eu peu de moments où les gens m’ont assez fait confiance, m’ont donné des choses. C’est moi qui ai dû aller les chercher. Donc j’ai appris petit à petit à être comme ça. Je le suis encore, et je pense que je le serai jusqu’à la fin de ma carrière.
Aujourd’hui, comment vous sentez-vous à l’OGC Nice? Avez-vous envie de découvrir autre chose?
Je me sens très bien ici, c’est la quatrième saison. On peut en faire une cinquième, une sixième, n’importe. Mais c’est sûr qu’en tant que joueur, j’aimerais aussi voir d’autres choses. Là, on est parti pour essayer de jouer la Champions League. Si c’est le cas, pourquoi pas aussi rester pour pouvoir la jouer, affronter de grands clubs et essayer de faire des belles performances encore.
Quand on dit que Nice, 35e sur 36 en Ligue Europa, n’a pas été à la hauteur des autres clubs français, ça fait mal?
Rien que la 35e place fait mal en tant que joueur. Si on était qualifié, c’est qu’on avait le niveau. Mais il y a eu pas mal de soucis à cette période-là, pas mal de blessés, on a joué avec pas mal de jeunes. On a à cœur, nous joueurs, de faire le maximum pour retourner en Coupe d’Europe et pouvoir faire mieux.
Si vous aviez pu choisir entre une 4e place de L1 et une qualif’ pour la phase finale de Ligue Europa?
Aller en phase finale de Ligue Europa et la gagner (sourire).
L’élimination à Saint-Brieuc (en coupe de France) fait plus mal encore que l’Europe?
Oui. On a fait n’importe quoi sur ce match-là. On n’aurait jamais dû le perdre. C’est une erreur. Maintenant, il faut apprendre des erreurs et ne pas les reproduire l’année prochaine.
On arrive à dormir après?
Impossible, même après une victoire. Il y a l’adrénaline, tu repenses à tout ce qui n’a pas été.
Vous revoyez vos matchs?
Tout de suite quand j’arrive à la maison. Ma femme, elle en a marre d’ailleurs (sourire). Rennes?Oui je l’ai revu.Il vaut mieux regarder quand tu perds les matchs, ce serait trop facile de ne regarder que ceux que tu gagnes. J’ai remarqué tout de suite les erreurs qu’on a faites, ou même que j’ai pu faire par exemple sur le premier but rennais.
Marquer plus est une ambition personnelle?
Faire plus de passes décisives aussi. Quand tu joues piston, il faut que tu apportes offensivement. J’ai pas mal progressé, mais je dois continuer à travailler. On en parle beaucoup avec Jonathan (Clauss) et encore plus avec Ali (Abdi), qui joue du même côté que moi. On échange sur le positionnement, nos expériences. C’est enrichissant.
Nice Matin